Climat et résilience : Destisol, un outil pour des choix d'aménagement durable

L’aménagement des territoires fait face à des défis climatiques et socio-économiques pour assurer la transition écologique à l’horizon 2050. Dans ce cadre, un intérêt croissant est porté à la gestion des sols en raison des multiples services écosystémiques qu’ils apportent : production de biomasse alimentaire ou non, filtration des eaux, régulation du climat global par le stockage de carbone… Sachant qu’une directive européenne est en cours d’élaboration, notons que, sur ce champ de recherche, la communauté scientifique française se situe à la pointe au niveau mondial.
 
Une opportunité pour l’application de la loi Climat et résilience
 
A travers la loi Climat et résilience[2], le législateur a souhaité insister sur une appréhension fonctionnelle des sols, en tant qu’écosystèmes capables de répondre aux grands enjeux environnementaux. Mais, jusqu’à présent, il n’existait pas de méthode reconnue permettant une évaluation ou une estimation des fonctions du sol, ce qui est chose faite avec Destisol.

Apport majeur également de l’outil au moment où des réflexions et projets sont en cours pour l’application du « zéro artificialisation nette » dit ZAN : par l'évaluation des fonctionnalités des sols, Destisol permet d'éclairer les décideurs publics pour éviter, réduire et compenser les impacts de l'aménagement sur les sols à l’échelle des projets opérationnels.

Évaluer les fonctionnalités des sols pour éclairer la décision publiqu

Dans le cadre du projet IMPACT DEEPSURF, le projet de recherche COSMOS[3] a été conduit sur la zone d'étude (320 km²) de l'observatoire pérenne de l'environnement[4] de l'Andra (OPE), dominée par des occupations agricoles et forestières. La compilation des multiples données acquises par l'OPE depuis 2009 sur la caractérisation des sols et de leurs qualités biophysico chimiques a débouché sur une cartographie des propriétés des sols. L'outil Destisol a ensuite permis une première évaluation semi quantitative des fonctions écologiques puis des services écosystémiques rendus par les sols. L’outil a été testé sur une variété de situations en contextes urbain, agricole et forestier, et pour une variété de types de sol.

Ces recherches permettent, de manière opérationnelle, la considération des sols comme des volumes vivants et potentiellement fonctionnels dans le processus d’aménagement, et donc la promotion de collaborations entre acteurs de l’aménagement et des sciences du sol.