Ces dernières décennies, les recherches se sont orientées vers des thérapies ciblées, notamment les radiothérapies utilisant des radionucléides émetteurs de particules alpha, qui sont très efficaces pour détruire les cellules tumorales tout en préservant les tissus sains grâce à leur faible portée.
Dans ce contexte, deux équipes du Centre de recherche en cancérologie et immunologie intégrée Nantes Angers (CRCI2NA) ont uni leurs savoir-faire et développé un nouveau traitement ciblant une molécule de surface du glioblastome (syndecan 1, SDC1), basé sur un anticorps monoclonal marqué d’un isotope radioactif de l’astate, l’astate-211. Ce traitement a été administré directement dans le cerveau de souris ayant développé un glioblastome.
Hausse de la survie, protection à long terme
Les résultats obtenus par les équipes Gliad et Oncologie nucléaire sont particulièrement encourageants. Le ciblage précis de SDC1 a permis une rétention optimale de l'astate-211 dans le cerveau, minimisant ainsi les effets secondaires et permettant une administration à faible dose. Cette radiothérapie interne vectorisée alpha a conduit à l’élimination des tumeurs et à une amélioration des taux de survie (jusqu'à 70 %). Le traitement a également induit une mémoire immunitaire, réduisant les risques de récidive tumorale grâce à l'activation des cellules T mémoire.Cette étude est publiée dans le numéro de juillet 2024 de la revue du groupe The Lancet, eBioMedicine, qui met en lumière des découvertes prometteuses avant qu’elles ne soient testées cliniquement. Elle confirme que SDC1 est une cible thérapeutique pertinente pour le traitement du glioblastome et ouvre la voie à un futur essai clinique chez l’Homme. Les chercheurs envisagent également des combinaisons avec l'immunothérapie pour potentialiser les effets antitumoraux observés. Le traitement par la radiothérapie interne vectorisée alpha pourrait ainsi améliorer de manière significative la prise en charge des patients atteints de glioblastome en offrant une option thérapeutique plus efficace et moins toxique.
L’intégralité de l’étude est consultable en ligne :
https://www.thelancet.com/journals/ebiom/article/PIIS2352-3964(24)00237-8/fulltext