La salle de presse Global biodiversity framework - COP 16 : où sont les freins à l'action des entreprises ?

Global biodiversity framework - COP 16 : où sont les freins à l'action des entreprises ?

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La lutte contre l’effondrement de la biodiversité au niveau mondial est le challenge du siècle. Sans biodiversité, l'industrie agroalimentaire sera à terre. Que dire de l'industrie pharmaceutique qui puise ses actifs dans la nature ? Pas une seule activité humaine ne sera épargnée. La COP 15 s'était conclue sur l'audacieux Global Biodiversity Framework. La COP 16 commence par un triste constat : seuls 25/195 pays qui s'étaient engagés ont présenté un plan d'actions. Pourquoi les acteurs économiques ne rejoignent-ils pas le mouvement ? Où est-ce que ça pêche ? Probablement dans l'accès aux bonnes pratiques et la coordination, à une époque où on n'a plus le temps d'inventer des initiatives et de porter chacun de son côté sa solution.

Global biodiversity framework - COP 16 : où sont les freins à l'action des entreprises ?
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Les acteurs économiques ont besoin qu'on les aide à
  • Changer de culture, c'est-à-dire intégrer la biodiversité dans leur stratégie de durabilité, comme un actif primordial avec sa part de risque et de création de valeur. C'est très nouveau pour eux, mais ça va venir, comme pour le carbone et son empreinte ! 
  • Etre opérationnels sur la sauvegarde de la biodiversité, c’est-à-dire savoir concrètement quoi faire selon son secteur, son exposition, son impact, et être capables d’agir de manière coordonnée 
La coordination est primordiale : si chacun de son côté, avec sa méthode, porte x ou y initiative, ce sera louable, mais pas efficace parce qu’on est engagé dans une course contre la montre. On n’est plus dans une posture d’initiatives « à la carte » ; on a besoin d’actions fortes, coordonnées, qui sont des best practices, reproductibles, mesurables. 
Ce que la COP 16 nous dit, c’est qu’il faut accélérer et changer d’échelle. 
 

Comment les entreprises peuvent-elles être accompagnées afin d'atteindre les objectifs prescrits par les COP ? (réduire la perte des zones de forte importance pour la biodiversité à "proche de zéro" d’ici à 2030, et restaurer "au moins 30%" des aires dégradées d’ici à 2030...

Le GBF fixe effectivement les seuils et objectifs, mais il ne dit pas comment les atteindre.Le « comment » se trouve dans les normes internationales ISO. Ce sont des concentrés de bonnes pratiques, comme celles sur :  
- Les lignes directrices pour lutter contre la dégradation des sols et la désertification
- Les principes d'analyse des microplastiques présents dans l'environnement 
- Biodiversité et surtourisme, etc. 

Les documents de référence sur le sujet sont en train de s’écrire, à commencer par le projet de norme ISO 17298 Biodiversité — Exigences et lignes directrices pour la prise en compte stratégique et opérationnelle de la biodiversité au niveau organisationnel, dont la publication est prévue pour fin 2025. Cette future norme aidera les entreprises à éviter ou réduire les incidences négatives sur la biodiversité et rendre leur activité économique plus résiliente. 
o Elle vise à intégrer, dans la stratégie de l’organisation, les enjeux de conservation, de restauration et d’utilisation durable de la biodiversité. 
o Elle définit une méthode de prise en compte systématique des enjeux de biodiversité, d’analyse des impacts, d’évaluation, et d’établissement de stratégies d’action et de suivi.
 
Et cocorico ! Ce sont des travaux internationaux avec un pilotage français. Pourquoi ? Parce qu’en 2021 nous avons réalisé en France des travaux novateurs sur la démarche Biodiversité des organisations (NF X32-001) – avec EDF, l’office français de la biodiversité, Engie, SNCF, l’association Léo Lagrange, etc. ces travaux ont convaincu nos homologues internationaux.

Il est crucial de rendre accessibles les subventions aux acteurs économiques qui s’engagent à agir sur la base de pratiques sûres et avérées. Un acteur qui s’appuie sur des normes internationales pour déployer son plan de sauvegarde de la biodiversité est plus crédible qu’un autre qui s’engage sur la base de pratiques faites seules dans son coin.
 

Publication d'une cartographie des normes ISO pour aider les entreprises à exécuter le GBF (Global Biodiversity Framework)
 

L'Association française de normalisation (AFNOR) travaille, en ce moment-même, à Cali, à cartographier les normes internationales ISO qui font autorité pour répondre aux 23  objectifs-cibles du GBF ; environ 550 normes ISO ont déjà été identifiées, notamment parce qu’elles proposent des méthodologies pertinentes par secteur économique : agriculture, tourisme, pêche, forêt, biotechnologies, etc. 
Les entreprises sont en demande de ces référentiels ISO parce qu’elles ont besoin de méthodes et d'outils, et n’ont pas le temps de partir d’une page blanche. Ce n’est pas « naturel », « ça ne va pas de soi » d’intégrer les enjeux biodiversité dans sa stratégie d’entreprise. Encore plus quand on est une TPE/PME : les normes ISO permettent de mettre le pied à l’étrier, si l’on est une TPE/PME, et de se challenger si l’on est déjà mature, à l’image d’un grand groupe. 

Si cette analyse de Franck Lebeugle, directeur d'AFNOR normalisation, en charge de la création et de l'utilisation des normes, vous intéresse, il peut se rendre disponible pour partager les résultats des discussions avec la COP. Nos équipes AFNOR sont sur place, à Cali. 
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Service presse d'AFNOR 
06 34 53 78 16 - je réponds aux textos
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