Une prévention intégrée, de l'organisation à la scène
Cette année, l’association organisatrice a mis les bouchées doubles pour renforcer son dispositif de prévention. En amont du festival, tout a été repensé pour agir efficacement à tous les niveaux :
« En interne, nous avons formé nos organisateurs et organisatrices, désigné des référentes et référents sur le sujet des violences sexistes et sexuelles (VSS) et mis en place plusieurs canaux de signalement », explique Marius Deleuil.
Une signalétique renforcée, un QR code sur les écocups redirigeant vers des ressources utiles, et un accompagnement terrain plus dense montrent l’ampleur du travail fourni. « Un protocole a été rédigé afin de savoir comment réagir en cas de signalement », précise-t-il. Ces mesures viennent compléter un engagement amorcé il y a déjà plusieurs années.
Une démarche qui s’inscrit dans la durée
Les 24h de l’INSA ne découvrent pas le sujet : la « safe zone » avait déjà vu le jour lors de la 47ᵉ édition. Mais cette année, un cap est franchi, renforcé par une dynamique collective : « C’est un engagement qui s’approfondit, avec des moyens et une volonté accrue. »
En septembre dernier, l’association a signé la Charte du réseau villeurbannais contre les violences sexuelles, sexistes et discriminatoires. Une étape majeure qui a permis de consolider les acquis, d'échanger avec d'autres structures et de professionnaliser les pratiques internes.
Une formation sur-mesure pour les bénévoles
Pas moins de 75 % des membres de l’association ont suivi une formation sur les VSS, animée par Léanne Varela-Coulaud, diplômée GE, bénévole au sein de l’équipe et particulièrement engagée sur ces questions : « Grâce à sa disponibilité, nous avons pu organiser des formations en petits groupes, favorisant l’échange et la réflexion. Ces formations visent à transmettre des réflexes concrets pour réagir face à des situations de VSS, que ce soit dans la vie quotidienne ou pendant le festival », précise Clémentine.
Cette pédagogie interne permet une réelle appropriation des enjeux par les bénévoles, dans un climat de confiance et de dialogue.
Purple Effect : un partenaire engagé
Depuis la 48ᵉ édition, les 24h de l’INSA travaillent avec Purple Effect, association lyonnaise spécialisée en réduction des risques : « Leur réputation à Lyon n’est plus à faire. Leur professionnalisme a toujours été apprécié. L’objectif est de prévenir les situations de violence ou d’agression, tout en contribuant à créer un sentiment de sécurité pour le public. »
En plus de former les bénévoles, Purple Effect assure cette année la tenue de la safe zone, avec présence d’une psychologue, maraudes nocturnes en binôme avec des bénévoles des 24h et gestion du stand prévention.
Et pour que chacun puisse demander de l’aide discrètement, un protocole original est activé : « Nous utilisons le protocole nommé « Cocktail Purple », qui permet à un festivalier ou une festivalière de demander de l’aide de manière discrète, par exemple au bar, en prononçant un mot clé. Cela déclenche une alerte auprès des équipes de sécurité et de maraude, sans attirer l’attention », poursuit Marius, « cette année, nous avons souhaité renforcer encore ce partenariat : certains membres de notre association ont même rejoint Purple Effect pour les soutenir sur le long terme. Par ailleurs, grâce à leur connaissance du monde artistique, nous leur soumettons également notre programmation pour nous assurer que les artistes programmés ne posent pas de problème éthique. »
Une communication plus visible et plus accessible
L’objectif est clair : que chaque festivalier sache à qui s’adresser, en toute simplicité. D’où l’idée du QR code sur les écocups : « Le QR code redirige vers une page dédiée du site des 24h, qui recense l’ensemble des dispositifs mis en place et indique clairement vers qui se tourner en cas de problème. Ce système permet à la fois de sensibiliser les personnes curieuses et de fournir une aide rapide à celles et ceux qui en ont besoin. Il ne sera présent que sur les écocups nouvellement achetés cette année, mais notre objectif est de généraliser progressivement ce marquage à l’ensemble du parc dans les éditions futures », précise Clémentine. L’ensemble des dispositifs est également relayé en ligne et sur le terrain par une signalétique claire et des affiches informatives.
Une culture festive en pleine mutation
Alors que les comportements changent lentement, les 24h s'inscrivent dans un mouvement plus large vers un milieu festif plus inclusif : « Nous voyons notre action comme faisant partie d’un mouvement plus large, sociétal, vers une culture festive plus respectueuse et inclusive. Cela dit, nous observons déjà une évolution positive au sein même de notre association : une véritable prise de conscience est en cours parmi nos membres, ce qui nous conforte dans l’idée que chaque pas compte. »
En résumé, cette 50ᵉ édition ne sera pas seulement marquée par les concerts et les festivités, mais aussi par une avancée majeure dans la prévention des violences. À l’image de son engagement, l’équipe des 24h trace la voie vers un festival plus sûr, plus responsable, et profondément humain.