La Commission saoudienne de la musique publie une étude de référence réalisée par Will Page, qui trace la feuille de route du Royaume pour bâtir une industrie de la musique enregistrée de premier plan

Riyad, le 30 septembre 2025 


Rédigée pour la Commission par l’économiste et auteur de renom Will Page, cette étude constitue la première analyse complète et indépendante du potentiel du marché saoudien de la musique enregistrée. Elle propose une feuille de route chiffrée pour convertir l’usage numérique massif de la population saoudienne en sources de revenus durables, en emplois qualifiés et en exportations mondiales au cours de la prochaine décennie.

Le rapport, qui s'appuie sur de nouvelles données de mesure du marché et sur des références mondiales, prévoit que les recettes tirées de la musique enregistrée en Arabie saoudite pourraient atteindre 500 millions de dollars dans les dix prochaines années, ce qui placerait le Royaume parmi les 20 plus grands marchés de la musique au monde d'ici à 2034. Cette évolution serait soutenue par des facteurs distinctifs liés aux consommateurs : une population jeune et à l'aise avec le numérique, un écosystème de vidéos sociales parmi les plus dynamiques au monde et une utilisation des smartphones quasi-généralisée. Ces facteurs sont renforcés par le fort pouvoir d'achat des ménages et la réussite du programme de transformation numérique du gouvernement, qui a fait de l'Arabie saoudite l'une des sociétés les plus connectées au monde.

Toutes ces conditions créent un marché potentiel de 25 millions de consommateurs de musique, dont 10,8 millions d'utilisateurs actifs de l'iPhone, qui, selon l'étude, pourrait se traduire par 8,7 à 10 millions d'abonnements payants d'ici à 2034. Une telle croissance transformerait non seulement le marché de la musique dans le Royaume, mais produirait également des retombées culturelles et économiques à long terme.
 
« Cette étude nous fournit un plan chiffré pour transformer les écoutes en moyens de subsistance », a déclaré Paul Pacifico, directeur général de la Commission de la musique d'Arabie saoudite. « En mettant d'accord les responsables politiques avec les auteurs, les plateformes et les investisseurs, nous pouvons mettre en place un écosystème adapté aux enjeux actuels, où les artistes et ayants droit saoudiens prospèrent et où la culture et l’économie progressent de concert.

Le rapport propose des pistes concrètes pour atteindre cet objectif, en accord avec les stratégies nationales de croissance durable. Les principales recommandations incluent : développer le streaming payant via des partenariats avec les opérateurs de téléphonie et des formules adaptées aux familles, renforcer le répertoire musical local pour répondre à la demande croissante de musique arabe, et avancer dans la création d’un organisme de gestion collective des droits en collaboration avec l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle.

Ces mesures visent à assurer une circulation efficace de la valeur au sein de la filière et une répartition équitable entre les acteurs, consolidant ainsi les bases d’une économie musicale de premier plan à l’échelle internationale.
« L’industrie musicale saoudienne dispose de tous les ingrédients pour atteindre 500 millions de dollars d’ici la Coupe du Monde de 2034 : la moitié de la population a moins de 35 ans, un tiers possède un iPhone et tout le monde utilise YouTube », explique Will Page, l’auteur du rapport. « Il faudra d’abord mettre en place des infrastructures essentielles de gestion des droits; une fois cela accompli, nous pourrions compter jusqu’à dix millions d’abonnés à des contenus payants dans les dix prochaines années. »

Le rapport situe l’industrie musicale saoudienne dans un contexte régional en forte expansion. Selon l’organisation internationale IFPI, la région MENA a été le marché de musique enregistrée connaissant la croissance la plus rapide au monde en 2024, avec des artistes locaux occupant de plus en plus le haut des classements mondiaux de streaming. En développant la consommation payante et en investissant dans un répertoire local, l’Arabie saoudite est appelée à stimuler de nombreuses industries connexes, de la production de spectacles à la création de contenus, tout en générant un impact culturel majeur, conforme aux ambitions nationales.