INSA Lyon : une étude dédiée à la valorisation des biodéchets de la Métropole lyonnaise
Dans le cadre de la Semaine européenne de la réduction des déchets qui se tient actuellement, nous vous proposons de revenir sur le travail d’une de nos chercheuses, Chantal Berdier, du laboratoire Environnement Ville Société à l’INSA Lyon, qui a travaillé sur l’étude « VALOR », dédiée à la valorisation des biodéchets de la Métropole lyonnaise.
Biodéchets, compost, déchets alimentaires ou végétaux ?
Entre tous ces termes, pas toujours facile de s’y retrouver. « Selon le code de l’environnement, les biodéchets sont des « déchets non-dangereux biodégradables de jardin ou de parc, des déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires ». Ce sont des éléments dont la décomposition se fait de façon « naturelle », explique Chantal Berdier.
Les biodéchets représentent 29% des poubelles lyonnaises
Le gaspillage alimentaire peut avoir plusieurs origines : produits jetés en raison de leur apparence, date de consommation proche ou dépassée, jetés par prévoyance ou par prudence. A l’échelle de la Métropole de Lyon, les biodéchets représentent 29% de la poubelle grise. Aujourd’hui, ces déchets sont incinérés ou enterrés. « Or, c’est une ressource indispensable pour nourrir les sols et produire du biométhane. C’est tout l’enjeu de la nouvelle obligation du tri à la source des biodéchets : depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, tous les producteurs et détendeurs de biodéchets doivent les trier en vue de leur valorisation », précise la chercheuse de l’INSA Lyon.
Les biodéchets émettent aussi des GES
« Effectivement, la mise en décharge classique des biodéchets est à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre. Le tassement des déchets provoque la fermentation de déchets alimentaires dans un milieu sans oxygène, créant ainsi des conditions favorables à l’émission de méthane dans l’atmosphère. Et le méthane a un pouvoir dit de « réchauffement » global de la planète 25 fois supérieur à celui du CO2. »
Actuellement, la Métropole de Lyon dispose de quatre modes de compostage de ces déchets alimentaires. Le compostage domestique individuel, le compostage de proximité, le vermicompostage de proximité et le compostage en plateforme.
L’impact carbone annuel du gaspillage alimentaire est évalué à 3 % de l'ensemble des émissions de l'activité nationale, et la France s'est engagée à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025. L’étude comparative des émissions menée dans le cadre du projet de recherche « VALOR » montre qu’une gestion de proximité en compost réutilisé sur des territoires proches est toujours moins émissive que le compostage industriel.
Un sujet au cœur de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD)
Organisée par l’ADEME du 16 au 24 novembre 2024, la SERD est un temps fort de mobilisation pour tous ceux qui souhaitent s’engager dans la prévention et la réduction des déchets. Cette année, elle a pour thème « Manger mieux, gaspiller moins ».
À propos de l’INSA Lyon
Fondé en 1957, l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon) forme des ingénieurs humanistes pour répondre aux enjeux socio-écologiques et numériques d’un monde en mutation toujours plus rapide. Chaque année, l’INSA Lyon accueille plus de 6.000 étudiants, 600 doctorants et diplôme plus de 1.000 ingénieurs et 150 docteurs. École ouverte sur le monde, l’INSA Lyon a constitué un réseau de plus de 200 partenaires académiques sur les 5 continents et compte près 100 nationalités différentes sur son campus. Engagé en faveur de l’ouverture sociale et des diversités, l’INSA Lyon mène une politique très active dans ce domaine à travers son Institut Gaston Berger. L’École développe également une recherche d’excellence, responsable et solidaire, basée sur 22 laboratoires. L’INSA Lyon fait partie du Groupe INSA, premier réseau de grandes écoles d’ingénieurs publiques françaises, qui compte actuellement 7 établissements et 6 écoles partenaires en France.