Un “tourisme humanimal” au plus près de la réalité
La première campagne mise en avant part d’un constat méconnu : baignée par l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, des montagnes aux forêts, la Colombie est un carrefour migratoire pour près de 1.200 espèces animales, entre oiseaux, baleines ou encore tortues. Les déplacements de cette faune abondante sont aujourd’hui mieux cernés grâce à la technologie, pour le plus grand bonheur des amoureux de nature : l’observation en temps réel des animaux et de leurs migrations permet d’affiner les offres touristiques en fonction de la réalité du vivant.
“Les animaux sont devenus des influenceurs !”, s’enthousiasme Luis Alejandro Dàvila, vice-président du Tourisme à l’Agence ProColombia. “Avec les satellites, on peut voir la migration des animaux et dire ‘Venez, les flamands roses sont arrivés’, cite-t-il en exemple d’un dispositif mobilisant observations scientifiques et acteurs du tourisme. Cette nouvelle méthode permet de mieux s’adapter aux odyssées saisonnières des animaux migrateurs. “La technologie nous permet dire ‘Les baleines sont arrivées au Pacifique colombiens, si vous voulez venir les voir, vous aurez 20% de moins si vous réservez tout de suite’”, détaille-t-il encore.
Au-delà de ce nouveau tourisme “humanimal”, qui connecte la réalité du terrain aux offres proposées aux visiteurs, l’important est de mettre la Colombie “au centre de la discussion sur la biodiversité, de comment protéger la planète”. Recouvert de forêts sur plus de la moitié de son territoire et comptant 63 parcs nationaux, le pays a accueilli en octobre 2024 la COP16 des Nations Unies sur la diversité biologique.
Projetée en novembre dernier sur la titanesque “ExoSphere” de Las Vegas, la biodiversité miraculeuse de la Colombie s’invite désormais dans la lumière de Cannes. “Quand on parle du pays de la beauté, on parle de ce type de beauté, qu'il faut conserver et protéger, pour que les prochaines générations puissent en profiter”, abonde M. Dàvila.
La nouvelle vie des “pistes de la beauté cachée” colombienne
Les Cannes Lions 2025 met également en lumière un nouvel atout colombien, symbole du travail de résilience d’un pays marqué par un passé de tumultes : d’anciennes pistes clandestines transformées en lieux d’accueil, au coeur de la nature sauvage. En collaboration avec l’aéronautique civile du pays, les autorités colombiennes ont défriché de nouvelles voies, en réaménageant des pistes d'atterrissage autrefois utilisées dans le cadre d’activités illégales. Ces nouvelles “pistas de la bellezza escondida” ouvrent la porte à de nouvelles destinations méconnues autrefois inaccessibles, de la Bahia Solano sur les côtes sauvages du Pacifique, aux merveilles de la réserve caribéenne de Sanguaré.
“Ça montre vraiment le travail qu’on a fait pour montrer la nouvelle image de la Colombie”. On est un pays plus sécurisé, qui croit à la paix et qui a fait d’énormes efforts”, salue Luis Alejandro Dàvila.
Faire du tourisme une “source de paix”
Troisième pays le plus visité d’Amérique latine, avec 5,9 millions de touristes internationaux en 2024, la Colombie poursuit son développement, avec la barre des 7 millions dans le viseur pour 2025, sans compromettre sa volonté d’un “tourisme durable” dont le principe est désormais inscrit dans la loi nationale. La voie juridique n’est toutefois pas la seule pour garder la durabilité au centre de la conversation : les communautés locales sont aussi appelées à partager la connaissance de leurs terres. Ces “grands frères” sont les gens “à entendre, à qui donner la voix pour qu’ils puissent nous guider”. “L’idée de savoir comment à travers le tourisme, on a un impact positif sur notre territoire et les populations locales”, de sorte d’aboutir à un tourisme “source de paix” dans un pays tourné vers l’avenir.