Les seniors français aspirent à continuer de travailler après leur retraite, sous certaines conditions… ENQUÊTE IFOP : LES SENIORS AU TRAVAIL

Bien que la retraite reste un idéal pour les seniors, leur envie de départ s'éloigne à mesure que l'échéance se rapproche.
Les résultats de cette étude révèlent que les travailleurs seniors en France se considèrent comme tels à 55 ans en moyenne et aspirent à prendre leur retraite à 61 ans et demi environ, soit une courte période de seulement 6 ans et demi entre ces deux étapes de vie. Pour autant, les plus de 60 ans sont plus nombreux à craindre le départ en retraite que les 50 à 59 ans. Ceux-ci aspirent à cesser de travailler à 61 ans en moyenne, là où leurs ainés de 60 ans et plus l’envisagent plus tardivement, à 63,7 ans en moyenne.

Les travailleurs seniors ont également un ressenti contrasté sur leurs conditions de travail.
S'ils sont convaincus de l'utilité de leur travail actuel et entretiennent de bonnes relations avec leurs collègues et leur employeur, moins de la moitié d’entre eux (46%) considèrent que leur travail est reconnu à sa juste valeur, un score bien inférieur à celui – déjà faible - mesuré auprès de l’ensemble des salariés français (52%) et des moins de 40 ans plus spécifiquement (54%) selon une enquête Ifop réalisée à l’automne 2022. Au-delà du sentiment que leur travail n’est pas assez apprécié, plus d’un senior sur deux (53%) témoigne avoir récemment vécu une forme de discrimination en raison de son âge, s’illustrant notamment dans des mises au placard ou des remarques dévalorisantes.

Par ailleurs, les seniors estiment ne pas être suffisamment informés et accompagnés par leur entreprise dans les fins de carrière et les départs à la retraite.
Moins de la moitié d’entre eux (48%) se sentent suffisamment informés sur les modalités de mobilité professionnelle et les passerelles entre les métiers, et seulement 39% d'entre eux se sentent bien
accompagnés dans la gestion de leur parcours professionnel, un résultat là-aussi bien en-dessous de celui observé auprès de l’ensemble des salariés français et des moins de 40 ans, signe d’une forme d’invisibilisation des seniors au sein de leur entreprise, au profit des plus jeunes générations.

Malgré tout, l’attachement des seniors au travail reste très fort et la majorité d’entre eux aimeraient poursuivre une activité rémunérée une fois à la retraite.
58% souhaitent en effet continuer de travailler dans au moins un contexte testé, ponctuellement et en complément de leur retraite, ce qui démontre que ce n'est pas le travail dans l'absolu qui est rejeté, mais bien parfois ses conditions d'exercice. Les seniors qui souhaitent rester actifs l'envisagent sous le prisme du changement, chez un autre employeur ou en devenant leur propre patron. L'étude montre en effet que le freelancing peut apparaitre comme une solution séduisante pour les seniors, avec 30% d'entre eux qui envisagent de travailler en tant qu'indépendants. Un chiffre qui devrait encore croitre à l'avenir car de plus en plus de seniors sont à la recherche de nouvelles expériences professionnelles et de flexibilité.

En conclusion, les salariés seniors ne sont pas tous pressés de partir à la retraite et ils ont encore beaucoup à offrir sur le marché du travail. Cependant, pour qu'ils puissent continuer à travailler dans de bonnes conditions, les entreprises doivent être plus attentives à leurs besoins spécifiques en matière de gestion de carrière et de fin de carrière.

« Cette enquête met en lumière la relation passionnelle qu’entretiennent les salariés seniors français avec le travail, et à travers lui avec la retraite : s’ils témoignent d’un environnement professionnel parfois difficile (manque de reconnaissance de leur travail, discriminations en raison de leur âge, manque d’accompagnement dans leur parcours RH…), ils restent en même temps profondément attachés au travail et nombre d’entre eux voient dans la retraite un moyen de rester actifs, mais selon leurs propres conditions. Preuve en est, 58% aimeraient poursuivre une activité rémunérée une fois à la retraite, et 30% en tant que freelances » commente Romain Bendavid, directeur de l’Expertise Corporate & Work Experience de l'Ifop.

« Retraités de retour dans leurs anciennes entreprises, seniors qui quittent le salariat pour le freelancing, hybridation des statuts, etc. Les nouveaux modes de travail, comme le freelancing et le portage salarial, se généralisent pour offrir de nouveaux modèles de collaboration entre les entreprises et les seniors. » commente Anthony BERGES, Directeur Offres, Channel et Marketing