L’Expo 2025 Osaka, vitrine de nouvelles cultures et des technologies de pointe de notre époque, se tiendra sur une période de 184 jours, du 13 avril au 13 octobre prochains, à Yumeshima, une île artificielle de l’arrondissement de Konohana, dans la ville d’Osaka. Le thème de cette Exposition est « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain ». À Osaka, une ville qui compte de nombreux instituts de recherche médicale avancée, ce thème — axé sur la résolution des défis d’une société super-vieillissante — trouve un écho auprès des pays en développement qui seront tôt ou tard confrontés à des problèmes de vieillissement similaires. Sur le site de l’événement, les visiteurs pourront voir des bus électriques équipés de la technologie de conduite autonome de niveau 4 et des voitures volantes électriques capables de décoller et d’atterrir verticalement. Historiquement, de nombreuses technologies se sont généralisées après avoir été présentées lors d’Expositions passées, comme le téléphone, les ascenseurs et les films. Ce bilan positif suscite l’espoir que la prochaine Exposition dévoilera des innovations qui enrichiront nos vies à l’avenir.
Alors que 161 pays, régions et 9 organisations internationales ont exprimé leur intention de participer à l’Expo 2025 d’Osaka, une attention particulière se porte sur les nations d’Asie du Sud-Est : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunei, le Vietnam, le Laos, le Cambodge et le Timor oriental ont confirmé leur participation. Le Japon place de grands espoirs en l’Asie du Sud-Est dans trois domaines clés.
Le premier domaine d’intérêt concerne les pavillons sur le site de l’Expo.
Ceux-ci, érigés par chaque pays et région, sont souvent considérés comme les attractions phares de l’Expo. Ils seront regroupés au sein du Grand Ring, l’une des plus grandes structures en bois du monde, d’une circonférence d’environ 2 kilomètres et qui servira de symbole à l’Expo 2025 d’Osaka. Hiroyuki Ishige, secrétaire général de l’Association japonaise pour l’Exposition Universelle de 2025, a déclaré lors d’une conférence fin juillet que « les pays du monde entier prévoient de construire des pavillons attrayants », attirant notamment l’attention sur Singapour, la Thaïlande et l’Indonésie, ainsi que sur l’Allemagne et l’Arabie Saoudite.
Le pavillon de Singapour présente une sphère rouge innovante d’un diamètre de 18 mètres, symbolisant le surnom du pays, « le petit point rouge ». Sur les cartes du monde, Singapour est souvent représentée par un petit point rouge près de l’équateur. Le pavillon est conçu avec un fort accent sur la durabilité environnementale, en utilisant des matériaux recyclés pour la sphère et en intégrant des panneaux solaires sur le toit pour générer de l’électricité.
Le pavillon de la Thaïlande se distingue par un toit remarquablement incurvé, évoquant un tremplin de saut à ski, qui intègre des méthodes de construction et du bois traditionnels. Sous le concept de l’« Immunité », le pavillon sera orné de sculptures d’éléphants, symboles de prospérité et de longévité, à proximité de son entrée. Parmi les points forts, on retrouvera des présentations des technologies médicales avancées de la Thaïlande, des plats traditionnels sains et des ateliers sur les pratiques thérapeutiques utilisant des herbes thaïlandaises.
Le pavillon de l’Indonésie a pour thème le motif d’un « Navire », reflétant l’identité de la nation en tant que plus grand archipel du monde, avec plus de 17 000 îles. Le design symbolise la culture et les traditions façonnées par les mouvements de population entre ces îles par voie maritime. Le pavillon mettra également en avant les efforts actuels de l’Indonésie pour transférer sa capitale de Jakarta, surpeuplée et polluée, vers une nouvelle ville, une initiative qui s’inscrit dans l’engagement du pays à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
D’autres pays cherchent également à faire forte impression à l’Expo. Les Philippines construiront un pavillon conçu pour évoquer la vannerie traditionnelle, soulignant ainsi la riche diversité et l’histoire du pays. Le Laos mettra quant à lui l’accent sur le thème d’une économie verte pour un développement durable.
Le deuxième domaine d’intérêt est le renforcement des collaborations commerciales.
La Chambre de commerce et d’industrie d’Osaka (OCCI) prévoit d’organiser un symposium l’année prochaine en marge de l’Expo 2025, en invitant les dirigeants d’organisations économiques d’Asie du Sud-Est. Suite à la célébration du 50e anniversaire de la coopération amicale entre le Japon et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) l’année dernière, l’OCCI a mis en place la Plateforme de promotion des affaires ASEAN-Japon en collaboration avec des organisations économiques de six grands pays de l’ASEAN : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. Ensemble, ils ont abordé des défis tels que les problèmes environnementaux et énergétiques, ainsi que le renforcement de la résilience des chaînes d’approvisionnement. L’OCCI entend mettre à profit l’Expo 2025 comme une opportunité d’approfondir les liens avec les pays de l’ASEAN, qui connaissent une croissance économique significative. De plus, des projets sont en cours pour introduire des systèmes de paiement par code QR (Quick Response) de Singapour, de Malaisie, d’Indonésie, des Philippines, de Thaïlande, du Cambodge, du Vietnam et de l’Inde pour une utilisation au Japon avant l’Exposition universelle.
Les nations d’Asie du Sud-Est considèrent également l’Expo 2025 comme une opportunité commerciale importante. Zafrul Abdul Aziz, ministre malaisien de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie, a déclaré que son pays s’attend à obtenir des investissements potentiels et des opportunités d’exportation d’un montant total de 13 milliards de ringgits (environ 3 milliards de dollars) en participant à l’Expo 2025. Lors de la précédente Expo 2021 à Dubaï, la Malaisie a réalisé 8,3 milliards de ringgits (environ 2 milliards de dollars) en opportunités commerciales et d’investissement grâce à la participation de plus de 400 entreprises malaisiennes. Avec l’ambition d’un succès encore plus grand à l’Expo 2025, la Malaisie prévoit de présenter ses progrès en matière d’agriculture durable, de fabrication sophistiquée et d’écotourisme dans son pavillon.
Le troisième espoir du Japon est l’impact positif que l’Expo 2025 aura sur les visiteurs d’Asie du Sud-Est.
Selon l’Office national du tourisme japonais (JNTO), 2 157 500 visiteurs provenant de six pays majeurs de l’ASEAN se sont rendus au Japon au cours du premier semestre de cette année, représentant 12,1 % de tous les visiteurs internationaux. Le chiffre semestriel dépasse celui enregistré au premier semestre 2019, dépassant pour la première fois les niveaux d’avant la pandémie de COVID-19. La résilience de l’Asie du Sud-Est est particulièrement remarquable, une part importante de ces visiteurs étant des voyageurs réguliers. Pour continuer à attirer ce public, il est essentiel de proposer un contenu nouveau et attrayant. L’Expo 2025 devrait justement offrir une telle opportunité pour attirer ces précieux visiteurs.
Fin février, le Bureau de l’économie, du commerce et de l’industrie du Kansai a invité des représentants d’agences de voyages thaïlandaises à explorer les options de voyage dans la région du Kansai, à l’ouest du Japon. Au cours de leur visite de cinq jours dans cinq préfectures, les délégués ont pu s’essayer à diverses activités locales, notamment la préparation du thé vert « matcha » à Wazuka, dans la préfecture de Kyoto, une ville connue pour son fameux thé vert « Uji-cha », la fabrication de bâtons d’encre dans la ville de Nara et la fabrication de papier japonais « washi » dans la ville d’Echizen de la préfecture de Fukui. De plus, le personnel de l’Association japonaise pour l’Exposition universelle de 2025 les a informés du thème de la prochaine Expo et de l’avancement de la construction des pavillons. Les représentants ont réagi positivement, l’un d’eux notant : « Nous prévoyons de développer un circuit touristique qui commencera par l’Expo. » Les préfectures voisines d’Okayama et de Tottori s’efforcent également d’attirer les touristes d’Asie du Sud-Est grâce à l’Expo 2025. Alors que les visiteurs internationaux se concentrent souvent sur Osaka et Kyoto, l’élargissement de leurs expériences à des destinations moins connues pourrait créer des relations mutuellement bénéfiques, ce qui renforcerait l’attrait du Japon et serait une source de valeur pour les pays d’Asie du Sud-Est.
Pour atteindre ces objectifs, l’hospitalité « omotenashi » du Japon sera mise à l’épreuve. Au cours des discussions entre les représentants des agences de voyages d’Asie du Sud-Est et les responsables des organisations japonaises, plusieurs besoins ont été mis en évidence. Un représentant thaïlandais a noté que les touristes thaïlandais recherchent des expériences uniques à partager sur les réseaux sociaux, tandis qu’un autre a mentionné que la chaleur estivale pourrait rendre les longues marches difficiles pour eux. Par ailleurs, les représentants de Malaisie et d’Indonésie ont souligné l’importance d’avoir du personnel familiarisé avec les besoins des touristes musulmans, notamment en matière d’alimentation. La question clé est de savoir dans quelle mesure le Japon peut répondre efficacement à des exigences aussi diverses. L’engagement du Japon en faveur d’une hospitalité authentique sera primordial pour répondre à ces attentes.
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