Mercredi 8 octobre, une dizaine de personnes étaient rassemblées au cœur du Parc équestre fédéral pour un moment alliant douceur et déconnexion, au contact des poneys et chevaux. Accompagné par la Ligue contre le Cancer 41, Carole Yvon-Galloux, chargée de mission Cheval & Diversité et référente nationale en médiation équine à la FFE, Renaud Demars ainsi que Julien Hardorock, tous deux professionnels équestres experts en médiation équine, le groupe a profité de plusieurs ateliers de médiation équine et découvert les nombreux bienfaits des chevaux.
“C’est une réelle volonté fédérale de s’engager auprès de la Ligue contre le cancer 41 et de proposer diverses activités aux côtés des poneys et chevaux. Notre intention commune est de renforcer nos actions pour progressivement faire connaître les activités équestres et leurs bienfaits pour les personnes malades, leurs proches aidants ou leur famille. Le cheval est un partenaire exceptionnel d’accompagnement de l’humain. L’intention fédérale est de proposer des modèles d’actions afin que les différentes ligues, au niveau national, se rapprochent des centres équestres et poney-clubs de leur territoire”, a détaillé Carole Yvon-Galloux.
Cette opération, dans le cadre d’Octobre Rose, était ouverte aux femmes et hommes malades du cancer, ou en rémission, des familles et proches aidants : “nous avons souhaité proposer cette journée à l’ensemble des familles et des enfants accompagnant au quotidien des malades. Cela a créé un vrai moment de partage intergénérationnel. Toute la beauté avec le cheval est qu’il vit uniquement l’instant présent et accueille chacun comme il est.”
Au programme de la matinée : parcours à pied, atelier avec des longues rênes, portage, moments de complicité en famille et lâcher-prise. Les petits comme les plus grands ont fini la séance par une balade - en main ou en selle - afin de profiter de la beauté et des couleurs d’automne du Parc équestre fédéral.
Le parcours à pied, encadré par Julien Hardorock, dirigeant de l’Ecurie Jumalia (18), venu gracieusement avec ses 2 minis chevaux, a offert à chacun un moment de partage ludique, source de rires contagieux.
L’atelier des longues rênes
L’un des autres ateliers consistait à découvrir, en famille, la discipline du travail à pied et des longues rênes. Les binômes étaient guidés par l'adjudant-chef Renaud Demars, diplômé de la formation fédérale de Médiateur équin en juin dernier. Référent national en équitation adaptée dans les Armées au Centre National des Sports de la Défense (CNSD), ce dernier anime des stages de reconstruction pour les militaires blessés et leurs familles.“Nous avons été les témoins de beaux moments partagés avec le binôme mère/fille”, a expliqué Carole Yvon-Galloux. “La maman et la jeune fille ont découvert, l’une après l’autre, les longues rênes. Ensuite, nous leur avons proposé de prendre chacune une rêne en main. Elles se sont parlées, coordonnées pour finalement être en parfaite symbiose entre elles et avec le cheval. La médiation utilise une triangulation entre le médiateur, la personne accompagnée et le cheval dans laquelle chacun a l’opportunité de communiquer, d’agir ou non”.
Un moment privilégié en duo
“L’atelier des longues rênes nous a changés du quotidien et a fait du bien au moral”, a témoigné Alexandra. “Je n’ai pas la chance que l’on m’invite souvent à des choses comme celle-ci alors quand la Ligue nous a proposé de venir, j’ai accepté et j’ai voulu en faire profiter ma fille. Elle a découvert l’univers des chevaux pour la première fois. La séance en binôme avec elle a été géniale, nous avons partagé un moment unique toutes les deux.”“J’ai vécu un moment apaisant et enveloppant”
Pascaline Leloup-Renard témoigne de son expérience lors de cette matinée de médiation équine. Ayant déjà expérimenté la médiation avec les équidés en début d’année lors d’une première journée proposée par la FFE, elle est venue partager ce moment unique accompagnée cette fois-ci de son fils et de sa mère.“J’ai eu un cancer du sein il y a quelques années et, en octobre 2024, j’avais vécu avec Carole, dans le cadre de la formation médiateur, une séance de médiation. Au départ, j’avais de l’appréhension par rapport aux chevaux, je les trouvais impressionnants et je gardais mes distances. Petit à petit, j’ai pris mes marques, j’étais dans un cocon et au final, je me suis retrouvée allongée sur le dos du cheval. J'ai trouvé cette sensation incroyable ! J’ai vécu un moment apaisant et enveloppant. J’ai encore aujourd’hui des soucis de mobilité au niveau du bras gauche, et lors de la séance, je ne ressentais plus rien, j’étais légère. Aujourd’hui, j’avais très envie de faire partager ce moment à mes proches alors je suis venue accompagnée de mon petit garçon et de ma maman. Cela s'est très bien passé. Avant de venir, mon fils n’était pas sûr de caresser les poneys, il avait un peu peur. Finalement, il a tenu un petit shetland tout seul et a passé beaucoup de temps avec les poneys. C’était incroyable de le voir évoluer et de partager cela avec lui".
Le cheval pour guérir
Empathique et dénué de tout préjugé, le cheval est un partenaire singulier pour la médiation. Face à l’Homme, il lit les émotions, les intentions et sait déceler les incohérences entre l’être et le paraître. Symbole de liberté et de puissance, le cheval est un partenaire d’accompagnement unique. Par sa présence, son fonctionnement, sa capacité à porter, à vivre dans l’instant présent, à marcher aux côtés de l’humain, à interagir en permanence, il invite au mouvement vers une certaine résilience.Pour les personnes confrontées au cancer, une séance comme celles proposées au Parc équestre, permet, le temps d’un moment, d’oublier la maladie. “Les personnes se sentent dans une bulle hors du temps offerte par le cheval, qui leur permet d‘accéder à un espace de lâcher-prise et de détente. Un des atouts des activités équestres, lié notamment à leur diversité, est qu’il est possible d’adapter et d’aller au rythme de chacun. Avec les personnes ayant été opérées d’un cancer du sein par exemple, elles peuvent mobiliser en douceur et à leur rythme, l’ensemble de leur corps avec des exercices adaptés. Elles profitent ainsi des bienfaits de la pratique d’une activité physique en pleine nature.”
"Nos échanges avec les Ligues nous confirment le potentiel et la singularité de la médiation équine en tant que soin de support. Les études et les personnes en bénéficiant renforcent la place de la médiation équine comme pratique s’inscrivant dans les thérapies complémentaires, sous réserve de bénéficier d’un parcours d’accompagnement sur plusieurs séances. C’est en ce sens que la FFE prolonge l’engagement signé par Frédéric Bouix avec la Ligue contre le cancer de Haute Garonne, en s’engageant aujourd’hui grâce à la démarche Cheval et Diversité : s’appuyer sur le maillage territorial des établissements équestres pour favoriser le développement des activités de médiation afin que chacun puisse en bénéficier au plus proche de chez soi. La FFE et les Ligues se mobilisent également sur la recherche de fonds pour rendre accessible à tous cette pratique puissante d’accompagnement”, a ajouté Carole Yvon-Galloux, référente nationale Cheval & Diversité.
Retrouvez le dossier de presse : quand le cheval soigne les maux de la société.
