Est-ce que l’on imagine pareilles antennes dispersées au hasard dans les plus beaux paysages littoraux d’Italie, de Croatie, d’Ecosse ou d’Irlande ?
Pour le moment, la commune de Ramatuelle s’efforce de canaliser l’implantation des antennes afin de concilier le renforcement du réseau, déjà très dense, et le respect du paysage. Mais les décisions de refus sont systématiquement contestées par les opérateurs devant la juridiction administrative. Leurs argumentaires reflètent, hélas, la logique qui paraît inspirer la Fédération Française des Télécoms : « Nous voulons pouvoir poser nos antennes partout ! »
Jusqu’à présent, la résistance de notre commune a permis d’éviter l’irréparable. Il me semble cependant nécessaire d’alerter l’opinion sur le fait que, si les communes ne peuvent plus s’appuyer sur des règles d’urbanisme qui rendent encore possible la sauvegarde des espaces naturels et des paysages, l’apparition des antennes que les opérateurs veulent imposer de gré ou de force sera ressentie douloureusement par les populations qui en seront les témoins, et cette défiguration des paysages sera vécue comme un véritable scandale.
A l’inverse, l’existence d’un cadre légal doit conduire à un véritable dialogue entre les opérateurs et les communes en charge d’organiser, au plus près du terrain, la protection des populations et les réponses à leurs besoins, dans le respect de leur santé, de leur cadre de vie et du patrimoine commun de la nation que représentent nos paysages.
J’espère que le législateur dans sa sagesse saura, s’il l’estime nécessaire, compléter dans ce sens - et surtout pas démanteler - les dispositions issues de la loi n°86-2 du 3 janvier 1986 d’aménagement, de protection et de mise en valeur du littoral, loi qui avait - à l’époque… - été adoptée à l’unanimité par le Parlement.
Fait à Ramatuelle, le 15 mai 2025
Le Maire,
Roland BRUNO