La blockchain pour garantir la traçabilité des produits
Une année record. En 2020, 5 millions de produits de contrefaçon ont été interceptés par les douanes françaises. C’est 20% de plus que l'année précédente. Si les marques de luxe sont les premières concernées, la contrefaçon touche de nombreux secteurs. Maroquinerie, textile, pièces automobiles, produits high-tech... Un vrai manque à gagner pour les entreprises.
Face à ce fléau, la blockchain, en permettant un traçage cryptographique, pourrait être la solution. En effet, plusieurs initiatives ont vu le jour. L’une d’elles : le projet AURA du groupe LVMH. Le n°1 mondial du luxe utilise la blockchain pour délivrer des certificats numériques d'authenticité à ses clients. "Avec AURA, nous ouvrons la voie en matière de transparence et de traçabilité" a déclaré Toni Belloni, directeur général de LVMH. Il s'agit d'un choix stratégique pour combattre le marché de la contrefaçon. Mais pas seulement. Parce que chaque certificat est lié à un bien, la blockchain permet à la marque de suivre les reventes et de voir, en temps réel, les produits les plus populaires sur les marketplaces de seconde main.
Ce souci de traçabilité dépasse le monde du luxe pour conquérir d'autres secteurs plus inattendus. Même des enseignes de la grande distribution, comme Carrefour, utilisent la blockchain pour suivre leurs produits dans la chaîne logistique. On parle de « blockchain alimentaire ». Du point de vue de l’enseigne, cette technologie répond au besoin de plus de transparence des consommateurs, et lui permet aussi de réagir plus rapidement en cas de problème sanitaire, en localisant les lots à retirer en quelques minutes.
Des utilisations variées de la blockchain, des acteurs différents mais un même objectif : permettre aux consommateurs de s’assurer que le produit qu’ils achètent est véritable.
La blockchain : des transactions plus rapides et plus sécurisées
C’est le revers de la médaille de la transformation numérique. Les cyberattaques contre les entreprises ne cessent de s’intensifier : leur nombre a été multiplié par six depuis 2020. Face à ces menaces se pose donc la question de l’intégrité et de la sécurité des informations financières. Comment réaliser des transactions plus sécurisées ?
Là aussi, la réponse se trouve peut-être du côté de la blockchain. Plusieurs entreprises ont déjà sauté le pas. Dans le domaine de l'assurance, cette technologie est utilisée pour de nouvelles formes d’échanges. Elle permet par exemple d’automatiser la création de certains contrats ou encore de faciliter les déclarations des assurés.
Un gain de temps et d’efficacité. Grâce à sa puissance de calcul, la blockchain permet de limiter les intermédiaires et d’obtenir des transactions plus rapides. On ne s’étonne donc pas que la blockchain fasse partie de la solution choisie par BNP Paribas pour les paiements internationaux. "La blockchain élimine certains coûts, simplifie et accélère les procédures" d'après la banque française, convaincue par cette technologie.
La blockchain pour lutter contre la diffusion de fausses informations
Infox, deep fakes et complotisme : la désinformation serait « le mal du siècle » d’après les médias. Elle n’épargne pas les entreprises.
En 2016, le groupe Vinci est victime de la diffusion d'un faux communiqué de presse. Il fait état de prétendues irrégularités comptables ayant entraîné des pertes et le licenciement de son directeur financier. Les réactions sont immédiates : en quelques minutes, les actions de Vinci plongent de 20%. Un réel préjudice pour l'entreprise, mais également pour les médias ayant relayé la fausse information. En effet, l'agence américaine Bloomberg - les premiers à avoir repris le communiqué - sera ensuite sanctionnée par l'Autorité des marchés financiers (AMF), à hauteur de 3 millions d’euros.
Le partage de faux communiqués peut entraîner des réactions en chaîne. En permettant aux entreprises de protéger leurs contenus, la blockchain est une réelle arme de défense. Enedis, Société Générale, Groupe Renault... Plusieurs entreprises ont adopté la blockchain pour certifier leurs communiqués par des clés cryptographiques. Son utilisation est simple, pas besoin d’être développeur : une « empreinte digitale » numérique est attribuée à chaque document afin d’assurer son authenticité. Une bonne façon de lutter contre la diffusion et la reprise de fake news.
Son efficacité n'était plus à prouver pour le minage de Bitcoin. Désormais, la blockchain ne se réserve plus qu’aux développeurs crypto et dépasse le monde des monnaies virtuelles. Elle est devenue la nouvelle alliée des entreprises. Ces dernières sont ciblées sur différents aspects par des acteurs qui cherchent à les déstabiliser : notoriété, économie... La blockchain est une solution pour reprendre la main. Elle répond à un impératif d’actualité : plus de transparence et plus de traçabilité. Les conditions de la confiance.
Emma Alcaraz