Capter l’attention des journalistes
« Un bon communiqué de presse doit capter l'attention dès les premiers mots », déclare Florence, la voix empreinte d'expérience, elle qui exerce dans le journalisme depuis 15 ans. Chaque jour, elle plonge dans l'océan des courriels. Son regard se porte sur le titre, point d'ancrage crucial. « Il doit être accrocheur, percutant, en résumant l'essentiel du sujet », précise-t-elle, insistant également sur le premier paragraphe : « Tout doit y être résumé, un peu comme une dépêche. Il doit contextualiser et éclairer le sujet. C'est ainsi que je décide si je poursuis la lecture ou si je supprime ».
« Rien ne vaut... le coup de téléphone », affirme Thomas, tout en jonglant entre les appels et les actus chaudes. Pour transmettre une information et entretenir un lien privilégié avec un journaliste, cette méthode reste inégalée. Son téléphone portable est son allié, sa porte d'entrée vers des informations exclusives. « C’est beaucoup plus appréciable et cela permet d’échanger », confie-t-il. Même s’il reconnait l’importance du communiqué de presse : « C’est une facilité de communication, qui permet de ratisser large ». Florence le rejoint et précise : « A la fin du CP, c’est important d’avoir un contact portable, on n'aime pas trop avoir les fixes, ils ne répondent pratiquement jamais... »
La structure d’un CP efficace
Dans sa quête de l'essentiel, Thomas insiste sur la clarté et la concision. « Un communiqué de presse doit être limpide, fournir les informations essentielles, les fameux « 5 W », sans se perdre dans des artifices de communication superflus », souligne-t-il. Il cherche à saisir l'essence- même de l'information, à être au fait de l'actualité dans une course- contre- la- montre perpétuelle.
Le regard rivé sur l'écran, Florence s'attarde sur le premier paragraphe d'un communiqué qui a éveillé sa curiosité. « Voilà un communiqué de presse, où l’on se dit, tiens, il y a peut-être matière à raconter des choses. » La journaliste explique que « pour valoriser un sujet lambda, il faut toujours être une histoire à raconter ». Par exemple, dans un communiqué de presse qu’elle avait reçu : « L’attaché de presse avait proposé des histoires à raconter sur le marathon, comme le plus âgé qui a 94 ans, qui va concourir en fauteuil roulant, le plus jeune qui est passionné de course depuis le plus jeune âge … Comme je suis journaliste reporter, je cherche l’élément qui va pousser à me rendre sur place et écrire un reportage ou avoir une idée de portrait, des choses à raconter. »
« 70% des CP finissent dans ma corbeille »
Mais la réalité s'impose à eux. Le flux incessant de communiqués de presse les submerge. « 70% des CP finissent dans ma corbeille », avoue la journaliste, mettant l'accent sur l'importance d'un ciblage précis et d'une proposition journalistique solide pour sortir du lot. Thomas confirme cette réalité, déplorant qu’à peine 10% de ces CP attirent réellement son attention. « Les actualités, pas les publicités déguisées, sont celles qui retiennent mon intérêt », précise-t-il avec franchise. Selon lui, il convient donc d’être vigilant et d’éviter les petites négligences qui pourraient coûter cher : « Parmi les erreurs possibles, l'une d'entre elles me paraît rédhibitoire : les fautes d'orthographe. Cela décrédibilise tout le propos, quand bien même ce dernier pourrait être intéressant. »
D’où l’urgence absolue, au milieu de cette marée d'informations, de s’adapter aux attentes des journalistes afin d’attirer leur attention et ainsi maximiser l'impact du communiqué de presse.
Randa El Fekih
