De l’avénément du Web1 à celui du Web3
Le Web3 va profondément transformer la relation des utilisateurs avec le monde digital : chaque individu sera propriétaire et garant de ses données.
Selon Frédéric Cavazza, consultant et conférencier en transformation digitale, le Web3 désigne « un nouveau palier de maturité dans les technologies, usages et pratiques numériques » et se définit comme « une nouvelle étape dans l’évolution continue des pratiques.»
Développé dans les années 90, le Web1 générait peu d’interactions entre les utilisateurs et les créateurs de contenu d’où son nom de web syntaxique. Le contenu était alors limité à des pages web statiques.
Le Web2, dit web social et interactif, est l’ère actuelle d’internet. Cette deuxième version met en relation les utilisateurs et les créateurs mais les confronte à un problème majeur : celui du contrôle, de la circulation et de la propriété des données.
Le principe fondamental du Web3 est de supprimer les intermédiaires dans la gestion des données en rendant chaque utilisateur propriétaire de celles-ci.
Au coeur du Web3, quatre technologies
Les technologies liées aux différentes versions d’internet (comme la messagerie électronique pour le Web1 ou le social commerce pour le Web2) permettent aux entreprises de soutenir leur activité.
Les technologies relatives au développement du Web3 sont la blockchain, les cryptomonnaies, le smart contract (ou contrat intelligent) et les dApps (decentralized apps ou applications décentralisées).
La blockchain est le concept clé du Web3. Les données en ligne sont stockées puis sécurisées par un système de cryptographie. Elle se définit comme un registre numérique de transactions, distribués et dupliqués sur l’ensemble du réseau le composant. Les solutions de blockchain sont nombreuses. Frédéric Cavazza recommande d’ailleurs aux entreprises d’étudier « leurs caractéristiques et avantages et inconvénients pour identifier celles qui sont les plus pertinentes en fonction de leurs objectifs ou contraintes.»
Les cryptomonnaies est un autre élément phare du Web3. Ces monnaies virtuelles et décentralisées reposent sur un écosystème financier excluant les intermédiaires financiers traditionnels. Elles fonctionnent aussi gràce à la blockchain. Selon une étude Capterra menée 2021, 51% des Français interrogés déclaraient avoir une confiance modérée à forte pour effectuer des transactions en ligne en cryptomonnaies.
Le smart contract est contrat stocké sur la blockchain s’exécutant dès que les conditions sont remplies. L’exécution du contrat ne nécessite pas l’encadrement par un intermédiaire juridique.
On peut citer en exemple de tels contrats un contrat de travail, de location etc.
Les applications décentralisées (dApps), autre technologie du Web3, fonctionnent également sur une blockchain ou un réseau d’ordinateurs pair-à-pair contrairement aux applications classiques. Anthony Rochand, CEO et fondateur des Experts du Web, explique que ces apps « sont prises en charge par des navigateurs Web3 qui permettent aux utilisateurs d’interagir avec leur dApps via leur smartphone ou ordinateur sans avoir besoin d’un logiciel supplémentaire.» Elles permettent ainsi aux entreprises de résoudre les problèmes liés aux limitations de vitesse.
Les dApps optimisent la transparence et la traçabilité des informations collectées en supprimant le contrôle d’une autorité unique.
Le Web3 rerésente une réelle opportunité pour les entreprises : grâce à la combinaison Web3/Intelligence artificielle, elles pourraient mieux comprendre les besoins des consommateurs et ainsi alignaient leurs stratégies marketing.
Avec les technologies du Web3, les entreprises n’auront plus besoin d’intermédiaires réduisant ainsi leurs coûts. Chaque entreprise pourra contrôler l’ensemble de ses opérations et interagir directement avec ses clients. Le Web3 permet également de rendre les actions des entreprises plus transparentes et responsables contribuant à la création d’une relation de confiance avec les consommateurs.
Le Web3, nouvelle source de confiance pour les consommateurs
Le Web3 redonne aux utilisateurs le contrôle de leurs données personnelles. Le principe même de cette nouvelle version basé sur la blockchain est de décentraliser les données et de limiter le stockage de toutes les données par les grands groupes technologiques.
Le Web3 pourrait conduire à une plus grande ouverture et authenticité des informations partagées en favorisant les contenus générés par les utilisateurs et leurs intractions entre eux. Ainsi les entreprises pourraient exploiter les préférences publiées explicitement et adapter leur offre en fonction.
Frédéric Cavazza explique que « les projets Web3 s’articulent autour d’une vision ou d’un projet auxquels des individus participent pour former des micro-communautés au sein desquelles existe le principe de partage de la valeur.»
Les défis du Web3
- La méconnaissance des technologies liées au Web3
La méconnaissance de la blockchain pourrait être un premier frein à l’engagement des consommateurs. De plus, le manque de connaissances pourrait être entrainés des failles de sécurité.
- Les éléments techniques actuels obsolètes
Le niveau de connectivité des technologies du Web3 atteint un palier jamais égalé auparavant. Frédéric Cavazza souligne : « la blockchain est un authentique paradigme informatique qui demande de repenser le fonctionnement des applications et outils traditionnels.»
- L’impact environnemental
La blockchain implique une importante consommation d’électricité.
Anthony Rochand prévient face aux challengex que cela va représenter pour les entreprises : « les entreprises devront accepter l’idée de décentralisation des données. Actuellement, une base de données centralisée est considérée comme la norme dans de nombreux secteurs d’activité. Pour que les entreprises fassent le grand saut dans le Web3, elles doivent pouvoir être certaines que la technologie utilisée est sûre, sécurisée et fiable.»
Le Web3 va transformer profondément le monde des entreprises et il est important qu’elles se préparent à ce changement.
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