Le média papier : un format toujours d’actualité en 2024 ?
C’est peu dire que l'avènement d’Internet et les progrès technologiques ont considérablement bouleversé l’écosystème médiatique ces dernières années. Digitalisation de la presse, émergence de médias pure player, voire même de comptes réseaux sociaux dédiés au relais de l’actualité : un tout nouveau modèle est apparu. Modèle qui semble avoir pris le pas sur la presse classique, et paraît pouvoir s’accaparer l’avenir.
Au point de rendre le papier obsolète ? Pas selon Bruno Jeudy. « On s’est rendu compte qu’en 2023, le papier, ça comptait encore », affirme-t-il. Avant de reconnaître toutefois que la tâche n’est pas simple. « Ce n'est pas une petite affaire. On n'a pas créé de quotidiens depuis dix ans en France, et pas d'hebdomadaires depuis Franc-Tireur il y a trois ans.» Un choix qui peut donc paraître osé, pour ne pas dire téméraire. Mais qui trouve tout son sens lorsqu’on le met en perspective avec la seconde caractéristique majeure de La Tribune Dimanche : celle d’être une parution dominicale.
Un place à prendre dans la presse dominicale
S’imposer en tant que nouveau média implique nécessairement de réussir à trouver sa place au sein de la concurrence. Se différencier, offrir une alternative aux titres déjà en place est indispensable. Pour Bruno Jeudy, investir le paysage de la presse du dimanche représente justement une belle opportunité de se démarquer. Les concurrents historiques principaux, parmi lesquels le Journal du dimanche (JDD) ou encore Le Parisien dimanche sont certes fermement implantés. Mais connaissent une perte de vitesse propice à l’émergence d’une autre voix. « Comme toute la presse écrite, ils ont perdu beaucoup de lecteurs », confirme notre interlocuteur.
Une situation à laquelle n’est pas étrangère le changement de cap du média, en ce qui concerne spécifiquement le JDD. La nomination de Geoffroy Lejeune (ex Valeurs Actuelles) a considérablement impacté le secteur, semblant créer une certaine polarisation entre les différents titres de presse dominicale. De quoi laisser vacant un espace d’expression que La Tribune Dimanche entend occuper. « Les deux journaux sont très différents, assène Bruno Jeudy. Avant de poursuivre. Il y en a un qui est dans la nuance, qui n'est pas dans le combat idéologique. Tandis que l’autre, même s’il se camoufle un peu plus, est plus dans l’opinion.»
Une approche distincte de la part de La Tribune Dimanche, qui peut lui permettre de trouver sa place et de s’imposer en tant que journal papier dominical. Ce que tendent à démontrer les premiers résultats enregistrés par le nouveau journal.
Un premier bilan positif
« Le lancement de La Tribune Dimanche est réussi, s’enthousiasme le directeur délégué de la rédaction du média. L'objectif de lancer un journal généraliste influent, un journal de la nuance, un journal qui rassemble, qui touche tous les secteurs, a été, selon nous, atteint.»
Un sentiment qui se traduit dans les chiffres ? « On reste les challengers de nos concurrents, poursuit Bruno Jeudy. Nous sommes encore derrière le JDD, derrière Le Parisien Dimanche. En gros, aujourd’hui, le tirage du journal est de 45 000 (source OJD). Mais on a planté le drapeau ! Nous sommes maintenant un peu comme de jeunes parents qui doivent veiller à ce que leur bébé se porte bien et grandisse.»
Des débuts encourageants, qui incitent à l’optimisme du côté de la rédaction de La Tribune Dimanche.
« Nous sommes dans les temps », conclut Bruno Jeudy.
Clément Peyron
