Le Média Christelle Chiroux (TF1) : « En 2022, 53% de femmes expertes sont intervenues dans nos journaux télévisés. »
Interview

Christelle Chiroux (TF1) : « En 2022, 53% de femmes expertes sont intervenues dans nos journaux télévisés. »

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Alors que le dernier rapport de l'Arcom annuel sur la représentation des femmes en TV et radio (mars 2023) a fait état de « résultats quantitatifs en progrès », MediaConnect a interviewé Christelle Chiroux, directrice adjointe de l'information à TF1. En charge de la médiation et de la RSE au sein du groupe audiovisuel, elle porte ainsi l'initiative des « Expertes à la Une ». Elle nous dresse le bilan de ce programme d'accompagnement qui, depuis 3 saisons, vise à « valoriser la parole des expertes dans les médias ».

Christelle Chiroux (TF1) : « En 2022, 53% de femmes expertes sont intervenues dans nos journaux télévisés. »
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Comment TF1 s'assure-t-elle du respect de la parité ?
Depuis 2016, le groupe TF1 s’est doté d’outils pour mesurer et mieux piloter la visibilité des femmes et des expertes dans les contenus d’information sur TF1 et sur LCI. Avec le patron de l’information du groupe TF1, Thierry Thuillier nous avons mis en place des baromètres mensuels indispensables pour s’assurer que la parité soit respectée.
 

En quoi consiste votre initiative « Expertes à la Une » ? Quel est son but ?
Le programme « Expertes à la Une » permet à 15 expertes dans des domaines aussi divers que la santé, la défense, la géopolitique, l’économie, la sécurité ou encore le numérique de suivre durant une année des ateliers de coaching et de media training. Elles sont marrainées et parrainées par les journalistes, rédacteurs en chefs et par nos présentateurs des JT de TF1, Anne-Claire Coudray, Marie-Sophie Lacarrau et Gilles Bouleau, mais aussi de LCI. Elles peuvent ainsi découvrir la fabrication d’un journal, d’une émission au cours d’une immersion dans nos rédactions.

L’objectif est d’accompagner ces expertes, afin qu’elles puissent se sentir plus à l’aise avec la prise de parole sur un plateau télé ou pour répondre à des interviews dans le cadre d’un reportage. Cela permet également aux journalistes de nos rédactions de mieux comprendre les freins qui poussent parfois les femmes expertes à dire non aux demandes d’interviews.

Je souligne que ces expertes n’ont aucune exclusivité pour notre groupe et nous sommes d’ailleurs très heureux de les entendre et de les voir sur d’autres médias. Plus elles seront présentes et visibles et moins leurs craintes seront grandes pour accepter de s’exprimer.

Grâce aux trois promotions d’Expertes à la Une, les carnets d’adresse des journalistes se sont étoffés de 45 expertes supplémentaires. Nous travaillons également avec le site « Expertes.fr » qui recensent près de 6000 contacts.

En parallèle de cette initiative j’ai créé le podcast « Expertes à la Une », disponible sur TF1INFO et sur les plateformes de diffusion. Le podcast est un média différent qui permet de donner bien sûr la parole et de la visibilité aux expertes.
 
 
Quel élément déclencheur vous a conduit à mettre en œuvre cette initiative ?
La crise sanitaire a été un élément déclencheur pour mettre en place cette initiative. Thierry Thuillier le directeur général adjoint de l’information du groupe TF1 a souhaité renforcer notre plan d’action à la suite de résultats peu encourageants durant la crise où les femmes expertes ont un peu disparu des écrans. La majorité des sachants qui se sont exprimés à l’arrivée de la COVID était des hommes, les femmes expertes étaient manquantes dans tous les médias. Il suffisait d’ailleurs de regarder la composition du comité scientifique pour le noter.


Y a-t-il eu des défis ou des obstacles particuliers que vous avez rencontrés en essayant de promouvoir la parité à TF1 ?
Lorsqu’une entreprise se donne les moyens de mettre en place une politique de parité avec des outils et un accompagnement au long court, il est plus facile de surmonter des petits obstacles qui sont de l’ordre de la prise de conscience. Lorsque la parité est portée au plus haut niveau de la direction du groupe et de l’information, les obstacles sont aussi moins difficiles à surmonter !  

 
Jusqu'où la réflexion de TF1 a-t-elle été poussée en ce qui concerne la promotion de la parité et de la diversité dans l'ensemble de l'entreprise ?
C’est une question qui anime chaque jour le groupe TF1 qui mène une politique engagée depuis très longtemps. De nombreuses actions sont mises en place pour favoriser la mixité dans le recrutement avec une attention particulière sur les rémunérations et promotions. Au niveau des instances dirigeantes du groupe TF1, le COMEX est aujourd’hui paritaire et le COMGT (comité de management) compte 48% de femmes versus 28% il y a 7 ans.
 

Quels sont les résultats aujourd’hui et ceux que vous espérez voir dans les années à venir en ce qui concerne la parité chez TF1 et dans l'ensemble des médias ?
Nous sommes très fiers à la direction de l’information de notre bilan et de nos derniers résultats. En 2022, 53% de femmes expertes sont intervenues dans nos différentes éditions du journal télévisé. En 2022, la chaîne LCI est arrivée première chaine d’info avec 41% de femmes politiques présentes sur ses plateaux et une progression sur les femmes expertes de trois points à 36 %. En interne, la parité est respectée du côté des présentateurs et chroniqueurs sur LCI ainsi que sur TF1. Notre objectif avec Thierry Thuillier est de poursuivre les efforts sur LCI et de maintenir la parité déjà atteinte sur TF1.
 
 
Que pensez-vous de l'état actuel de la parité dans les médias et son évolution au fil des années ?
Les grands médias prennent en compte ce sujet depuis plusieurs années. Les rapports annuels de l’ARCOM, rendus publiques chaque mois de mars, permettent de voir une évolution positive et d’évaluer les marges de progrès qu’il reste à faire.


Propos recueillis par Randa El Fekih

   

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